Le Fonds va soutenir 10 médias indépendants

Dix titres d’information, locale, nationale et internationale ont été primés par le Fonds pour une presse libre à l’issue de son quatrième appel à projets. Le FPL va octroyer des subventions et des avances remboursables pour un montant global de 200 000 euros. Ces aides financières ne sont possibles que par la mobilisation des donatrices et donateurs.

Illustration Caroline Varon

 

L’équipe du Fonds pour une presse libre a voulu, pour son quatrième appel à projets, poursuivre et renforcer son soutien aux médias indépendants. D’abord en augmentant de nouveau la dotation financière globale, ensuite en aidant toujours plus de titres indépendants. C’est donc un total de 200 000 euros d’aides qui va être versé aux dix médias sélectionnés à l’issue de cet appel.  

Nos trois précédents appels à projets étaient dotés respectivement de 50 000 euros, 71 000 euros et 165 000 euros. Nous avions alors aidé au total seize médias. Les aides financières à un journalisme indépendant et de qualité vont ainsi encore augmenter. Cela n’a été possible que par le soutien et les contributions de plus de 2.000 donatrices et donateurs en 2022. Nous les en remercions vivement.

La campagne de financement participatif, organisée à l’automne 2022 qui a permis de collecter 121 000 euros. Comme les années précédentes, nous nous étions engagés à ce que l’intégralité de cet argent soit reversée à des projets de journalisme indépendant portant des propositions éditoriales originales ou des développements techniques et marketing à même de consolider l’équilibre économique de ces médias. 

Nous avons tenu notre engagement. Pour rappel, le FPL ne perçoit aucune subvention publique. Ses seules ressources proviennent de dons de citoyennes et citoyens sensibles aux combats pour la liberté et le pluralisme de l’information. Par ailleurs, le journal Mediapart (dont le FPL contrôle 100% du capital pour garantir sa pleine indépendance) nous permet, par une dotation de 100.000 euros par an, de couvrir tous nos frais de fonctionnement et de communication. 

Notre organisation est petite : une salariée à plein temps (Charlotte Clavreul, directrice exécutive), pas de locaux. Elle repose largement sur le bénévolat de toute une équipe, les seize personnes qui participent à son conseil d’administration, son conseil stratégique et son comité consultatif. Cela nous permet de consacrer la totalité des dons perçus à aider financièrement des médias et collectifs de journalistes et contribuer ainsi à la consolidation de cet écosystème de la presse indépendante.

Les dix projets primés à l’issue de ce quatrième appel à projets concernent des titres d’information locale, nationale et internationale :

  • Afrique XXI, média de référence sur l’actualité du continent et des pays africains
  • Au Poste, média qui défend les libertés fondamentales et le regard critique sur le monde
  • Climax, fanzine et lettre d’information trimestrielle qui raconte la révolution climatique avec humour et impertinence
  • CQFD, journal mensuel de critique et d’expérimentations sociales
  • Guyaweb, journal d’investigation et d’enquêtes en Guyane
  • Le Poulpe, média normand d’investigation
  • Le Postillon, journal de Grenoble et sa cuvette
  • Marsactu, journal en ligne sur l’actualité de Marseille et des autres villes de la métropole
  • Rue89Bordeaux Rue89Lyon et Rue89Strasbourg (pour leur projet commun), sites d’enquêtes et d’informations sur les villes de Bordeaux, Lyon et Strasbourg et leurs environs
  • Terrestres, revue et lettre d’information sur les luttes et les enjeux théoriques de l’écologie

La variété des titres et des projets explique la diversité des financements accordés par le FPL, qui s’échelonnent de 12 000 à 45 000 euros. 

Quatre médias (Marsactu et, pour leur projet commun Rue89Bordeaux Rue89Lyon et Rue89Strasbourg) bénéficieront d’avances remboursables de plus de 40 000 euros : pas d’échéances les deux premières années ; aucune garantie bancaire ou autre de demandée ; des remboursements qui s’échelonneront dans la durée à partir de la troisième année. Ce système proposé par le FPL permet de débloquer des sommes plus importantes pour des médias indépendants qui -sauf exception- n’ont pas accès aux crédits bancaires et manquent de fonds propres. Il permet de financer des investissements techniques et marketing conséquents.

Les huit autres médias bénéficient de subventions, généralement de 15.000 euros, parfois moins pour des projets plus limités. Ces subventions participeront à des productions d’enquête (Le Poulpe, Terrestres, Afrique XXI) ou au renforcement des relations avec les lecteurs et la prospection de nouveaux publics (Le Postillon, Climax, Guyaweb, Au Poste, CQFD).

Le journalisme a une valeur et a un coût, le coût du professionnalisme et de l’indépendance. Ces aides financières pourront sembler parfois faibles au regard des besoins de financements des médias qui ont candidaté. Mais les montants accordés correspondent aux demandes formulées par les titres et sont précisément calibrés pour les projets sélectionnés.

Cinquante-six médias ont candidaté à cet appel à projets. Nous savions dès lors que nos choix, forcément limités en nombre, allaient faire beaucoup de déçus… Les neuf membres de notre conseil stratégique ont examiné chacun des projets pour aboutir à une pré-sélection de quatorze médias. Une audition a ensuite été organisée pour approfondir chacun de ces dossiers pré sélectionnés et a abouti à choisir dix médias. Le conseil d’administration du FPL a ensuite suivi chacune des recommandations du conseil stratégique.

Notre charte éthique nous oblige à nous déporter si peut naître la suspicion d’un conflit d’intérêts à l’occasion de l’examen de tel ou tel dossier. C’est donc un travail sérieux, rigoureux, sincère et pluraliste au vu de la diversité des expériences des membres de ce conseil, qui a été mené pour l’instruction des dossiers.

Le conseil stratégique (sa composition est ici) rassemble des professionnels des médias qui ont des parcours et des expériences diverses : dirigeants d’entreprise de presse, journalistes, spécialistes data, développeurs, marketing et relations avec les lectrices et lecteurs, universitaires. 

Cette addition de savoirs est une des fortes plus-values du FPL : elle garantit une bonne utilisation des dons par une sélection pertinente (nous l’espérons…) des différents projets. Elle permet aussi d’assurer une fonction de conseil pour les médias qui le souhaitent, puisque chaque projet donne lieu à un suivi quant à son exécution et à l’atteinte -ou non- des objectifs visés.

Les préoccupations premières des membres du conseil stratégique et du conseil d’administration ont été les suivantes :

  • Financer un journalisme de qualité, d’intérêt général, des projets éditoriaux originaux, des thématiques peu ou parfois mal traitées dans les médias aujourd’hui
  • Financer des projets techniques articulés à des développements éditoriaux et/ou qui aident directement à renforcer la relation avec le public, à fidéliser son lectorat, à construire des systèmes de membership, de dons ou d’abonnements
  • Financer des projets qui permettent de professionnaliser de jeunes médias, de rémunérer un travail de journaliste, de progresser dans la construction toujours difficile d’un modèle économique pérenne

 

Aux équipes dont le projet n’a pas été retenu cette fois-ci, nous leur disons de ne pas hésiter à candidater de nouveau à nos appels à projets. Le prochain sera lancé à la fin de l’année 2023. Nous savons qu’il est toujours compliqué (et long) de constituer un dossier de candidature. L’enjeu pour nous n’est pas d’avoir des dossiers « kilométriques » agrémentés de PowerPoint, etc. 

Il nous est plus important d’avoir des projets clairement anglés et qui intègrent quelques-uns des paramètres suivants : impact éditorial, calendrier de réalisation et de retour présumé sur investissement ; articulation entre technique, éditorial et marketing s’il y a lieu ; évaluation des ressources humaines nécessaires ; enfin, en quoi ce projet permet au média de franchir un palier.

Nous nous devons cette rigueur pour deux raisons. D’abord, garantir à nos donatrices et donateurs une bonne utilisation de leurs contributions. Ensuite, faire en sorte que les financements du FPL aident véritablement à la production d’un journalisme original et de qualité et à la construction pas à pas d’un modèle économique garantissant l’indépendance des médias.

En trois ans, le Fonds aura accordé près de 500 000 euros d’aides financières, grâce au soutien de plus de 5 000 donatrices et donateurs. Le FPL devient ainsi un véritable outil financier et professionnel au service de l’écosystème de la presse indépendante. Il espère maintenir des montants de dotation semblables voire augmentés.

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François Bonnet, président du FPL

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