Soutenir le journalisme libre de demain
Le FPL lance un cinquième appel à projets doté d’une somme globale de 200.000 euros pour soutenir des médias indépendants. Cela n’est possible que grâce au soutien de donatrices et donateurs. Vous avez été plus de deux mille en 2023 à nous soutenir. Cette mobilisation a un impact très concret pour la presse indépendante.
Cette année 2023 qui s’achève a été excellente pour le Fonds pour une presse libre. Créé fin 2019, le FPL s’installe pas à pas comme un acteur important de ce secteur particulier, celui des médias indépendants. C’est le cœur de notre mission, énoncé dès le début de nos statuts : « Défendre la liberté de l’information, le pluralisme de la presse et l’indépendance du journalisme ».
Cela n’est possible que grâce à une mobilisation de la société, donc de vous, de nous, personnes attachées aux libertés publiques et à cette liberté particulière et fondamentale qui est celle de l’information. Une information diverse, originale, farouchement indépendante et, surtout, une information au service de toutes et tous pour alimenter un débat public de qualité.
Il y a presque 80 ans, à la Libération, Albert Camus, nouveau directeur du quotidien Combat assignait à ce journal une mission ainsi résumée dans son éditorial du 31 août 1944 :
« Nous savions par expérience que la presse d’avant-guerre était perdue dans son principe et dans sa morale (…) Notre désir, d’autant plus profond qu’il était souvent muet, était de libérer les journaux de l’argent et de leur donner un ton et une vérité qui mettent le public à̀ la hauteur de ce qu’il y a de meilleur en lui (…) Nous étions décidés, à notre place et pour notre faible part, à élever ce pays en élevant son langage ».
Très humblement, le FPL, qui demeure une petite organisation (une salariée et une quinzaine de bénévoles) se place volontiers dans l’ombre d’Albert Camus. Nous le revendiquons car l’effondrement du débat public, l’avachissement de médias de masse contrôlés par des milliardaires de l’industrie et de la finance appellent au sursaut.
Nous ne pouvons accepter de voir l’extrême-droite s’installer au centre du débat public par ses commentateurs, ses éditorialistes auto-proclamés, ses spécialistes de rien sauf de la haine, ses pantins mécaniques n’ayant jamais produit une information mais rivalisant d’affirmations fausses.
Le danger est là : celui de voir un monde médiatique dominé par ceux pour qui l’obsession idéologique et le commentaire manipulé l’emportent sur les réalités factuelles et les informations. C’est ce combat là que le FPL et les milliers de personnes qui le soutiennent (plus de 4.000 donatrices et donateurs depuis 2019) entendent mener : remettre le journalisme, donc la production d’informations fiables, honnêtes, plurielles au centre de la grande table démocratique.
En un peu plus de trois ans, le Fonds pour une presse libre a pu débloquer 500.000 euros d’aides financières à vingt-huit médias indépendants. Cette somme globale provient exclusivement de dons, essentiellement faits par des personnes, beaucoup plus rarement par de petites entreprises ou fondations (toutes les informations et nos rapports d’activité sont sur notre site). Nous n’avons ni mécènes milliardaires, ni grands groupes industriels, ni subventions publiques. Et chaque don est utile, qu’il soit de 5 euros par mois, ou de plus de 10.000 euros.
Car c’est bien l’intégralité de vos dons qui est reversé aux médias indépendants via les appels à projets que nous organisons. Le journal Mediapart, par une contribution annuelle de 100.000 euros par an, prend en effet en charge la totalité des frais de fonctionnement et de communication du Fonds.
En 2023, nous avons collecté, grâce à vous, plus de 200.000 euros. Cela nous permettra de financer l’essentiel de notre activité, c’est-à-dire notre cinquième appel à projets. Mais il nous reste des batailles publiques importantes à mener dans les mois à venir. Interpeller les pouvoirs publics, poursuivre la mobilisation née des Etats généraux de la presse indépendante lancés par le FPL en octobre 2023 et qui se déclineront en région les mois de janvier et février.
Il s’agira aussi de faire mieux connaître les « 59 propositions pour libérer l’info », nées de ces Etats généraux indépendants, de les faire valoir devant les Etats généraux présidentiels de l’information, et face à un lobbying effréné des patrons de presse, dont beaucoup sont des hommes de Vincent Bolloré ou de Bernard Arnault.
La liberté de la presse n’a jamais cessé d’être un combat, contre les conservatismes, les pouvoirs politiques et économiques. C’est un combat au service de toutes et tous. Plusieurs milliers de personnes ont choisi depuis 2019 de nous accompagner. Rejoignez-les, rejoignez-nous. Soutenez le FPL si cela vous est possible. Merci.
François Bonnet, Président du FPL