Depuis 2020, le Fonds pour une presse libre a distribué 700.000 euros d’aides financières à 37 médias indépendants. Cela n’est possible que grâce à vous et à votre soutien. Nos méthodes de travail garantissent la meilleure utilisation possible de vos dons qui sont reversés dans leur intégralité aux titres lauréats des appels à projets.
Organisme à but non lucratif, le Fonds pour une presse libre (FPL) n’a qu’une mission : défendre le pluralisme de l’information, soutenir un journalisme de qualité, original, et des entreprises de presse indépendantes. C’est simple à énoncer, plus compliqué à réaliser dans un paysage médiatique sinistre où le brouhaha odieux de l’extrême-droite domine le débat public.
Puisque l’Etat ne fait rien ou si peu, puisque les ministres et le président légitiment les médias de la haine (CNews, C8, le JDD) en y multipliant interviews, confidences et apparitions, c’est donc à nous, citoyennes et citoyens d’agir pour enrayer cet effondrement du débat public. C’est à nous de tenter de construire une alternative à un système de médias privés largement sous contrôle d’une poignée d’hommes d’affaires milliardaires, un système qu’ils utilisent selon leurs intérêts du moment.
Depuis sa création fin 2019, vous êtes plus de six mille donatrices et donateurs à avoir aidé le Fonds pour une presse libre. Le don moyen est d’environ 80 euros. Plusieurs centaines d’entre vous ont opté pour un don mensuel récurrent de 5, 10, 20 euros. Si vous payez l’impôt sur le revenu, ces dons sont déductibles à hauteur de 66%, la mission du FPL étant reconnue d’intérêt public. Le détail de nos comptes et de nos activités est totalement transparent (retrouvez nos deux rapports 2023 ici).
Nous le redisons : chaque euro compte ! Et chaque euro perçu par le Fonds est reversé aux médias que nous choisissons d’aider via nos appels à projets. C’est le contrat explicite que nous avons avec vous, garantir une utilisation efficace et rigoureuse de votre argent. L’intégralité des frais de fonctionnement et de communication du FPL (une seule salariée à temps plein et quatorze personnes bénévoles) est couverte par une contribution annuelle du journal Mediapart qui s’élève à 110.000 euros en 2024. Vos dons sont donc bien des aides à la diversité des médias indépendants.
Comment ont été distribués les 200.000 euros de notre appel à projets 2024 ? C’est le conseil stratégique qui a instruit les 50 candidatures reçues cette année. Ce conseil est constitué de huit personnes ayant de fortes expériences dans le secteur de l’information : journalistes, gestionnaires d’entreprise de presse, développeurs, traitement de données et graphisme, marketing et relations avec les publics, universitaire spécialiste des médias.
Ces savoirs professionnels, essentiels pour appréhender la globalité d’un projet de presse, constituent une forte garantie de qualité, de pertinence et d’innovation dans l’examen des candidatures à nos appels à projets.
Très concrètement, la sélection des lauréats s’est passée de la façon suivante. Dans une première phase, les 50 dossiers ont été répartis auprès de 4 duos de membres du conseil stratégique chargés d’une première évaluation. Cette phase s’est achevée par une longue/très longue réunion où chacun des projets a été discuté par le conseil. L’objectif est alors d’aboutir à une première sélection : 14 projets ont été choisis cette année.
Commence alors la deuxième phase, celle des auditions. Les équipes portant ces 14 projets ont été entendues par deux ou trois membres du conseil stratégique pendant au moins une heure. Ces auditions sont généralement l’occasion d’échanges très intéressants sur les modèles économiques, les idées éditoriales, ce qui marche/ne marche pas, les développements techniques.
Le conseil stratégique n’est pas l’arbitre des élégances éditoriales et encore moins le rédacteur en chef des médias qu’il envisage d’aider. Sa boussole est essentiellement d’évaluer si le projet soumis peut aider à faire connaître, à faire grandir le média concerné et, par là-même, à contribuer à consolider son modèle économique. Si le journalisme indépendant a de la valeur, il a bien sûr un coût. Et il nous faut aider à payer (à peu près) correctement les équipes de ces médias et sortir des bricolage-bouts-de-ficelle pour être en mesure d’investir dans un travail professionnel de qualité.
A l’issue de ces 14 auditions, une nouvelle longue/très longue réunion du conseil stratégique permet de partager l’ensemble des informations et évaluations. La discussion peut commencer, notre règle tacite étant de parvenir autant que possible à un consensus sur le choix final des lauréats. Comme les années précédentes, ce fut le cas cette année. Enfin, il revient au conseil d’administration du FPL de valider ces choix et d’ajuster les montants financiers des aides.
Au final, neuf projets ont donc été retenus (lire le détail dans l’article de Charlotte Clavreul). Ils illustrent assez bien cette diversité que nous voulons encourager. Des médias locaux : L’Arlésienne. Des médias couvrant l’international : Voxeurope, MedFeminiswiya. Des projets qui visent à rassembler : Le Portail des médias libres, Disclose/Rembobine, Le Mouais/Syndicat de la Presse Pas Pareille. De belles idées éditoriales : le Bondy Blog, Vert. Des étapes importantes pour pérenniser un modèle économique : Street Press.
Tout cela donne de l’optimisme et, surtout, nous encourage à agir. Il nous faudrait être en mesure d’agir plus fort encore. Chaque jour, des millions de personnes lisent, écoutent, regardent les médias indépendants. Loin des médias de masse et des machines à décerveler, ces titres méritent d’être aidés car ils innovent, ils renouvellent l’offre d’information, ils racontent la société, ses mobilisations, ses initiatives.
Merci de votre soutien.
François Bonnet
Président du FPL