Lancé le 15 décembre dernier, le quatrième appel à projets du Fonds pour une presse libre a été doté de 200.000 euros, grâce à vos dons. 56 médias indépendants se sont portés candidats, proposant une remarquable diversité de projets éditoriaux et de développement. Explications sur la procédure de sélection.
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C’est grâce aux contributions de milliers de donatrices et donateurs que le Fonds pour une presse libre a pu lancer un quatrième appel à projets doté d’une somme conséquente, 200.000 euros. Les aides financières du Fonds aux médias lauréats se feront sous deux formes : des subventions d’environ 15.000 euros ; des avances remboursables d’environ 35.000 à 40.000 euros. Ces avances sont des prêts à taux zéro et sans demande de garanties, dont le remboursement souhaité commence à partir de la troisième année.
Les candidatures à cet appel à projets ont été closes le 19 février. 56 médias (contre 44 lors de notre précédent appel) se sont portés candidats, et nous les en remercions. C’est le signe que le FPL apparaît comme un outil financier et professionnel intéressant pour aider au développement d’un journalisme indépendant au service d’une information libre et pluraliste.
Les projets proposés au FPL sont d’une très grande diversité, ce qui montre le dynamisme et l’inventivité de cette galaxie qu’est la presse indépendante. Ils peuvent être schématiquement classés en trois catégories. La première est celle de projets purement éditoriaux dont beaucoup visent à explorer ou développer de nouveaux champs d’informations par le reportage et l’enquête.
La deuxième catégorie est constituée de projets de développements techniques permettant de consolider des modèles économiques par une meilleure mise en valeur des contenus éditoriaux. La troisième est celle de projets visant à développer les liens et les interactions avec les lectrices et lecteurs, à renforcer leurs échanges et leurs engagements avec leurs médias préférés.
Cette diversité des projets va demander un fort engagement du conseil stratégique du FPL. Pour rappel, c’est ce conseil qui est chargé d’évaluer chacun de ces projets, leur pertinence, leur inventivité, leur cohérence surtout. Ce conseil est constitué de neuf membres (le détail est ici), toutes et tous bénévoles et aux itinéraires professionnels variés. Gestionnaire des médias, universitaires et chercheurs, designer, développeur, spécialiste des data, journalistes : en croisant ces savoirs professionnels, le FPL est ainsi en mesure d’apporter aux médias candidats une capacité d’expertise solide.
Commet travaille le conseil stratégique du Fonds?
Concrètement, l’instruction des projets soumis se fait en deux phases. La première s’achèvera aux environs de la mi-avril : elle permettra une première évaluation, sur dossier, des 56 projets avec pour objectif de faire une première sélection d’une douzaine ou quinzaine de candidatures. La deuxième phase, qui durera environ un mois, sera faite d’auditions plus approfondies avec les porteurs de projets présélectionnés. L’an dernier, ces auditions avaient été l’occasion d’échanges très intéressants, de conseils et suggestions. A ce stade, le projet peut être réajusté, enrichi et c’est aussi cette discussion qui permet d’affiner la possible contribution financière du FPL.
A l’issue de ce travail, le conseil stratégique soumet au conseil d’administration du FPL ses choix et les montants souhaités des aides financières. Le conseil d’administration décide en dernier ressort mais il ne peut pas revenir sur les choix fondamentaux du conseil stratégique (par exemple, en décidant de retenir un candidat qui n’aurait pas été sélectionné par le conseil stratégique). Notre pratique est de fonctionner par consensus ; nous y sommes jusqu’alors parvenus.
La liste définitive des lauréats de ce quatrième appel à projets sera ainsi arrêtée à la fin du mois de mai. Une réunion amicale début juin permettra d’officialiser ces résultats. Tout ce travail n’est possible que par la mobilisation d’une communauté de donatrices et donateurs, de personnes investies dans ce combat citoyen qui est celui de la liberté de la presse et de l’indépendance du journalisme. En ces temps de fractures et d’affaissement démocratique, ce combat doit impérativement être mené.
Soutenir le FPL est un moyen efficace d’y participer.
François Bonnet
Président du FPL
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