Succès du rassemblement à l’initiative des médias, des syndicats et de la société civile, Place de la République à Paris, mercredi 3 juillet
Ce mercredi 3 juillet, 60.000 personnes se sont rassemblées sous le slogan « Pour un Front démocratique contre l’extrême-droite », à l’initiative des médias indépendants, des organisations de défense des droits, des mouvements citoyens et des syndicats, en présence d’artistes et d’intellectuels dont notamment Anne Roumanoff, Judith Godrèche, Pierre Rosanvallon, Juliette Armanet, Costa Gavras, Julia Cagé, Swann Arlaud, Cyril Dion, Agnès Jaoui.
Suite aux résultats inquiétants du premier tour des législatives, les participants ont réaffirmé le refus total et complet du projet de haine porté par le RN et leur volonté “d’apporter leur soutien à tous les candidats des forces démocratiques qui s’opposent au RN”. Dans ce cadre, ils ont été nombreux, comme Josiane Balasko, à appeler au vote de tous les citoyens le dimanche 7 juillet.
- Agnès Jaoui (Actrice) : “le RN sur nous, s’est abattu et il coupe, il hache…il cogne à la vitre”
- Raï (Footballeur brésilien) : “L’extrême-droite je connais bien, ce qu’ils font le mieux, c’est mentir. Au Brésil, on a vécu un cauchemar. Quatre ans de misogynie, quatre ans d’homophobie, de préjugés.”
- Jacques Toubon (ancien Défenseur des droits) : “Le RN nous apporterait, comme ses partis homologues européens l’ont fait, l’illibéralisme, c’est-à-dire la remise en cause de l’Etat de droit au nom du populisme et l’écrasement des contre-pouvoirs, comme la Justice”.
- Anne Roumanoff (humoriste) : “Être Français, c’est aimer la France pour de bon. Bien sûr tout n’est pas rose, mais on ne résoudra jamais rien avec un discours de haine.”
- Sophie Binet (secrétaire générale la CGT) : “Continuons à le marteler : non le RN n’est pas un parti comme les autres, c’est un parti raciste, sexiste, homophobe, violent et désormais officiellement soutenu par Vladimir Poutine.”
Ces prises de parole se sont déroulées dans une ambiance déterminée, joyeuse et combative, avec des concerts tout au long de la soirée : Zaho de Zagazan, IzÏa, Etienne de Crécy, Thomas de Pourquery…
👉 60.000 personnes se sont retrouvées place de la République, au cours des 5 heures de l’événement.
👉 Vous pouvez revoir la soirée en replay
👉 Revoir des extraits vidéo de la soirée
Ce rassemblement était une initiative des médias indépendants, des syndicats, des associations et organisations :
Médias : Mediapart ; Politis ; Street Press ; L’Humanité (+ Fête de l’Humanité) ; Reporterre ; Regards ; Arrêt sur images ; Vert ; Blast ; Fakir ; LaVision ; La Frasque ; Rap’Elles ; TRUSTMAG ; Mosaïque ; Inflow ; RSF ; Fracas ; Disclose ; La Déferlante ; Au Poste ; Le MédiaTV ; Raplume ; Splann ! ; Reflets.info ; Altermidi ; Mediavivant ; Youpress ; Investigate Europe ; Rapports de force ; Climax ; Orient XXI ; Afrique XXI ; Rembobine ; La Friche ; Grünt ; Le Zéphyr ; Médiacités ; Là-bas si j’y suis ; En attendant Nadeau ; We Report ; Natura Sciences ; Ritimo.org ; L’Arrière Cour ; Chabe ; Fracas
Syndicats : SM ; CGT ; Solidaires ; FSU ; UNSA ; Confédération Paysanne ; UNEF ; FAGE ; Union étudiante ; CFDT ; SNJ ; CFDT-journalistes ; SNJ-CGT ; SAF ; USL
Associations et organisations : Sherpa ; Attac ; Oxfam ; #NousToutes ; Cimade ; FASTI ; CSP75 ; Sos Racisme ; Fonds pour une presse libre ; Fondation Abbé Pierre ; RAAR ; Golem ; Guerrières de la paix ; La Fédération des Tunisiens pour Une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Comité pour le Respect des Libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) ; Le Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine (RESU) ; Union Maintenant ; Futur moins Con ; AFPS ; Planning Familial ; LDH ; Un Bout des Médias ; Arty Farty ; Enercoop ; Greenpeace ; Les Amis de la Terre ; CNDF ; Femmes Egalité ; Fondation des Femmes ; Inverti.e.s ; Collectif Intersexe Activiste ; Climat Médias (pour plus de climat dans les médias) ; VoxPublic ; Collectif Transition Citoyenne ; UFISC ; CAC Collectif des Associations Citoyennes ; Collectif Stop Bolloré ; Foodwatch France ; Article 34 ; Les Convois de la Victoire ; CitéCoop
La liberté d’informer, niée depuis toujours par l’extrême-droite
Voici le texte de l’intervention prononcée par plusieurs journalistes de médias indépendants, mercredi 3 juillet lors du rassemblement organisé Place de la République, à Paris, contre l’extrême-droite.
L’information. Une information fiable et vérifiée. Une information aussi incontestable que 1+1 font 2. Voilà l’une des meilleures armes contre l’extrême-droite et la famille Le Pen. Et c’est pour cette raison que depuis quarante ans et ses premiers succès électoraux à Dreux, le RN voue une haine farouche au journalisme.
Ce sont des journalistes qui ont révélé le passé nauséabond de Jean-Marie Le Pen. Ses activités de tortionnaire en Algérie. Ses amitiés avec d’anciens Waffen SS. Ses hommages à Pétain comme à l’OAS.
Ce sont des journalistes qui ont révélé le financement par la Russie du parti de Marine Le Pen et ses innombrables manipulations financières. Les liens multiples de responsables du RN avec le régime de Vladimir Poutine. Ses échanges politiques pour soutenir le pire, assassinats d’opposants russes, invasion de la Crimée. Ses envois d’observateurs lors de référendums bidons dans l’est de l’Ukraine.
Ce sont des journalistes qui ont déterré les photos sulfureuses, celles des chefs du Gud amis de Marine Le Pen, celle d’Axel Loustau faisant le salut hitlérien, celles de tous ces militants identitaires et ultras liés au parti d’extrême droite.
Ce sont des journalistes qui, juste avant le premier tour des législatives, ont exhumé sur les réseaux sociaux les post racistes et antisémites de nombre de ses candidats.
Ce sont enfin des journalistes qui ont posé, année après année, des questions toujours restées sans réponse, démonté des chiffres faux, débusqué les contre-vérités manifestes.
Oui, bien avant Trump, l’extrême-droite française a inventé les fake-news et les vérités alternatives. Sous Le Pen père, cette propagande se faisait à coups de poing et d’injures quand il le fallait. Sous le Pen fille, elle se fait grâce aux réseaux sociaux, grâce aux médias Bolloré devenus médias de la haine, grâce aussi à la complaisance scandaleuse de chaînes d’information.
Cette liberté fondamentale, le droit de chacune et de chacun d’accéder à une information libre, pluraliste et de qualité, le RN n’a cessé de la nier, dans ses discours et dans ses actes. Listes noires de journalistes, refus d’accréditation, interdiction de médias à ces événements politiques, harcèlement sur les réseaux sociaux, menaces, chasse aux journalistes menées par des groupuscules ultras.
Toutes et tous, nous avons fait l’expérience de ces pressions, de cette agressivité qui visent à nous interdire de faire notre métier : d’abord vous informer.
« Gauchiasses et journalopes », oui, nous avons entendus les invectives. Elles visent aussi tout l’audiovisuel public que l’extrême-droite promet de privatiser demain. Vendre France2 à Bolloré, RadioFrance à Bernard Arnault ?
Tous les textes fondamentaux européens le disent : la puissance d’un audiovisuel public est un indicateur clé de la démocratie. Détruire ce service public de l’information, c’est détruire notre espace public, c’est donner les clés aux propagandistes du pire.
Nous, journalistes ici présent.es, nous nous battrons. Mais c’est toutes et tous, citoyennes et citoyens, que nous devons défendre avec acharnement cette liberté d’informer. Sans elle, pas de démocratie. Sans elle, pas de liberté. Sans elle, pas de République.