La liberté d’informer, niée depuis toujours par l’extrême droite

Voici le texte de l’intervention prononcée par plusieurs journalistes de médias indépendants, mercredi 3 juillet lors du rassemblement organisé Place de la République, à Paris, contre l’extrême-droite.

L’information. Une information fiable et vérifiée. Une information aussi incontestable que 1+1 font 2. Voilà l’une des meilleures armes contre l’extrême-droite et la famille Le Pen. Et c’est pour cette raison que depuis quarante ans et ses premiers succès électoraux à Dreux, le RN voue une haine farouche au journalisme.

Ce sont des journalistes qui ont révélé le passé nauséabond de Jean-Marie Le Pen. Ses activités de tortionnaire en Algérie. Ses amitiés avec d’anciens Waffen SS. Ses hommages à Pétain comme à l’OAS.

Ce sont des journalistes qui ont révélé le financement par la Russie du parti de Marine Le Pen et ses innombrables manipulations financières. Les liens multiples de responsables du RN avec le régime de Vladimir Poutine. Ses échanges politiques pour soutenir le pire, assassinats d’opposants russes, invasion de la Crimée. Ses envois d’observateurs lors de référendums bidons dans l’est de l’Ukraine.

Ce sont des journalistes qui ont déterré les photos sulfureuses, celles des chefs du Gud amis de Marine Le Pen, celle d’Axel Loustau faisant le salut hitlérien, celles de tous ces militants identitaires et ultras liés au parti d’extrême droite.

Ce sont des journalistes qui, juste avant le premier tour des législatives, ont exhumé sur les réseaux sociaux les post racistes et antisémites de nombre de ses candidats.

Ce sont enfin des journalistes qui ont posé, année après année, des questions toujours restées sans réponse, démonté des chiffres faux, débusqué les contre-vérités manifestes.

Oui, bien avant Trump, l’extrême-droite française a inventé les fake-news et les vérités alternatives. Sous Le Pen père, cette propagande se faisait à coups de poing et d’injures quand il le fallait. Sous le Pen fille, elle se fait grâce aux réseaux sociaux, grâce aux médias Bolloré devenus médias de la haine, grâce aussi à la complaisance scandaleuse de chaînes d’information.

Cette liberté fondamentale, le droit de chacune et de chacun d’accéder à une information libre, pluraliste et de qualité, le RN n’a cessé de la nier, dans ses discours et dans ses actes. Listes noires de journalistes, refus d’accréditation, interdiction de médias à ces événements politiques, harcèlement sur les réseaux sociaux, menaces, chasse aux journalistes menées par des groupuscules ultras.

Toutes et tous, nous avons fait l’expérience de ces pressions, de cette agressivité qui visent à nous interdire de faire notre métier : d’abord vous informer.

« Gauchiasses et journalopes », oui, nous avons entendus les invectives. Elles visent aussi tout l’audiovisuel public que l’extrême-droite promet de privatiser demain. Vendre France2 à Bolloré, RadioFrance à Bernard Arnault ?

Tous les textes fondamentaux européens le disent : la puissance d’un audiovisuel public est un indicateur clé de la démocratie. Détruire ce service public de l’information, c’est détruire notre espace public, c’est donner les clés aux propagandistes du pire.

Nous, journalistes ici présent.es, nous nous battrons. Mais c’est toutes et tous, citoyennes et citoyens, que nous devons défendre avec acharnement cette liberté d’informer. Sans elle, pas de démocratie. Sans elle, pas de liberté. Sans elle, pas de République.

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