Président de Médecins du Monde, Jean-François Corty ouvre la série d’entretiens qui accompagne notre campagne de financement citoyen. « En France, les médias mainstream ont épousé le récit du soutien inconditionnel à Israël », déplore-t-il. Et d’expliquer comment les humanitaires parviennent encore à travailler auprès des Palestinien·nes de Gaza.
Cet entretien a été réalisé à la mi-septembre 2025.
Président de Médecins du Monde, Jean-François Corty explique comment ses équipes tentent de poursuivre leur travail à Gaza City et dans l’ensemble du territoire palestinien. Il revient également dans cet entretien sur la couverture médiatique du conflit et le positionnement des médias français.
Notre campagne annuelle de financement citoyen est l’occasion pour le FPL de vous proposer plusieurs entretiens avec des personnalités et des journalistes. Pour ouvrir cette série et à un moment où la première phase du « plan de paix » américain est engagée, nous avons voulu revenir sur Gaza. Pour rappeler encore et encore, que dans l’immensité des crimes contre l’humanité ou crime de génocide commis par l’armée israélienne, il en est un particulier : les assassinats ciblés de journalistes.
Le Fonds pour une presse libre s’est associé début septembre 2025 à la campagne mondiale engagée par Reporters sans frontières. « Au rythme où l’armée israélienne tue les journalistes dans la bande de Gaza, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer », alertent les plus de 250 médias qui soutiennent l’initiative.
220 journalistes tués à Gaza
Plus de 220 journalistes professionnels palestinien·nes ont été tués dans la bande de Gaza depuis les massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023. La presse internationale est toujours interdite d’entrée dans le territoire par le régime Netanyahou et l’armée israélienne. Le quotidien Haaretz citait il y a quelques mois ce propos d’un officier : « Ce qui ne se sait pas, n’existe pas ».
Effacer les crimes commis, effacer la réalité d’une guerre qui viole tous les droits… Les humanitaires ont également payé un très lourd tribut. Auprès des Palestinien·nes de Gaza, ils sont les derniers témoins des massacres en cours et n’ont cessé d’alerter et de documenter les multiples crimes commis contre les civils.