Le FPL participe à la relance du journal « Le Crestois »

Placé en redressement judiciaire, cet hebdomadaire d’informations locales dans le centre de la Drôme a été repris par plusieurs salariés et journalistes constitués en société coopérative. Pour soutenir cette relance et aider à un indispensable virage numérique, le FPL a pris une participation minoritaire au capital de la nouvelle société.

C’est une histoire de plus d’un siècle qui ne s’arrêtera pas, et c’est tant mieux. Le tribunal de commerce de Romans a donné son feu vert, jeudi 15 juin, à une offre de reprise du journal Le Crestois par plusieurs de ses journalistes et salariés constitués en SCOP (société coopérative et participative). L’équipe du journal a souhaité que le Fonds pour une presse libre participe à la constitution du capital de démarrage de la nouvelle société éditrice de cet hebdomadaire d’informations locales dans la ville de Crest et sa vallée (centre de la Drôme).

Après examen de ce dossier, le FPL a décidé d’appuyer ce projet de journalisme indépendant en prenant une première participation de 5 000 euros qui sera portée dans les semaines à venir à 10 000 euros. Nous l’avons fait au vu de l’histoire de ce journal, de son rôle social indispensable dans la vallée de Crest et du projet de relance et de développement élaboré par l’équipe.

Selon les statuts du FPL (article 2), le Fonds peut en effet choisir de prendre des participations minoritaires dans des entreprises de presse indépendantes, contrôlées par leurs équipes rédactionnelles et financées avec le soutien de leur public. Il est précisé que « Le Fonds ne s’immisce en aucun cas dans la gestion des entreprises concernées ». Depuis sa création, c’est la première fois que le FPL prend une participation au capital d’un journal.

Créé en 1900, Le Crestois a cette particularité d’être resté la propriété d’une même famille. Durant 123 ans, imprimerie et journal sont demeurés dans la même société (lire ici son histoire). Jean-Baptiste Bourde, son dirigeant de la cinquième génération, a dû « la mort dans l’âme », dit-il, mettre la société en redressement judiciaire au mois de mars 2023, l’effondrement de l’activité imprimerie entraînant le journal dans sa chute. Il soutient depuis le projet de reprise des salariés de l’hebdomadaire.

Une partie de l’équipe du journal « Le Crestois » 

Trois journalistes et une autre salariée ont construit un plan de relance pour le seul hebdomadaire. Ce dernier est encore aujourd’hui vendu à près de trois mille exemplaires, son site internet progresse, et l’équilibre financier pourrait vite être trouvé. Le Crestois demeure en effet un moyen d’information essentiel dans cette vallée du centre de la Drôme et à Crest. Par ses informations locales, ses enquêtes et ses tribunes, il organise le débat public dans ce territoire.

Les difficultés de l’hebdomadaire ont d’ailleurs suscité un mouvement de solidarité inattendu. Une association des amis du Crestois s’est constituée et a rassemblé en moins d’un mois six cents adhérents. Une collecte de fonds et l’achat de titres participatifs de la SCOP qui reprend le journal a permis de mobiliser plus de 70 000 euros. « La vague de soutien financier et moral dont nous avons bénéficié a démontré l’importance de ce journal », dit son équipe qui prépare aujourd’hui une reparution très rapide de l’hebdomadaire.

Le plan de reprise que soutient le Fonds pour une presse libre prévoit trois volets essentiels. D’abord, investir dans le journalisme et développer l’offre éditoriale en embauchant un journaliste supplémentaire. Ensuite, construire une relation plus forte avec les lectrices et lecteurs par des événements et des espaces participatifs de débats et contributions. Enfin et surtout, mettre en place un fort développement numérique avec refonte du site, offres d’abonnement revues, lettre d’information et outils marketing.

Dans le malaise démocratique que connaît notre pays, l’information locale sur les acteurs politiques et économiques, mais aussi sur les dynamiques de la société, est un enjeu majeur. Le Fonds pour une presse libre a consacré une bonne part de ses aides à des médias d’information locaux indépendants face à des quotidiens régionaux en position de monopole et dont la proximité avec les pouvoirs politiques et économiques est trop souvent -et à juste titre- contestée.

Le Crestois, avec le soutien de ses lecteurs, a toutes les chances de réussir sa relance. Nous lui souhaitons le meilleur et vous tiendrons informés des développements de cette nouvelle aventure.

L’équipe du FPL

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